Une seconde roche fut également très exploitée à Logonna, la Kersantine, surtout utilisée en statuaire car relativement tendre au moment de son extraction, elle "durcissait" avec le temps.
C'est deux roches furent utilisées dans de nombreuses constructions ou monuments religieux de la région (églises, calvaire, entrepôts de riches négociants à Brest, Landerneau, le Faou...).
Ou plus loin, car par exemple, le socle de l'obélisque de Louxor à Paris est réalisé en Kersantite. Cette dernière servit également à produire des boulets de canon équipant les navires de La Royale, avant l'avènement du métal.
Église Sainte-Monna. L'église paroissiale, ou église du bourg, est de style Renaissance avec survivance gothique. Elle fut construite au XVIIe siècle sur l'emplacement d'un ancien édifice, totalement disparu. Remarquable par son élégant clocher à deux galeries, elle a conservé, dans son enclos, le cimetière et un petit ossuaire classique.
Clocher (classé) de l'église.
Ambiance de Samain.
Saint-Monna et son église.
Façade sud du Château.
Château de Rosmorduc. Situé sur la rive nord de l'estuaire de l'Hôpital-Camfrout (Hôpital de la rivière aux Méandres e Brezhoneg), à quelques pas de l'eau, dans une haute futaie et au fond d'une anse large et profonde, ce manoir est mentionné dans des écrits dès 1320, il semble même qu'une motte féodale est existé sur la presqu'île présente au sud de l'emplacement actuel du château. Comme le celui de Joyeuse-Garde en La Forêt-Landerneau, il fût vraisemblablement construit pour repousser les tentatives d'invasions venues de la mer.
Cour et escalier sur la droite.
Son portail d'entrée, défendu par des meurtrières et jouxté par une porte piétonnière, s'ouvre sur une cour intérieure qui laisse apparaître la façade, flanquée d'un magnifique escalier de pierre, dont la rampe, à son départ, représente une sirène. Sur la gauche, l'île du midi est ornée de belles lucarnes Renaissance. Le domaine comprend également d'anciennes murailles, une chapelle et son enclos ainsi que deux métairies. Rosmorduc (duc du tertre de la mer e Brezhoneg) . devint pavillon de chasse en 1710 et le demeura jusqu'en 1792, date à laquelle il était la propriété de Louis (de) Rosmorduc, chef chouan dans la région de Vitré et général des armées catholiques et royales, petit-neveu du maréchal (de) Coëtlogon (Bois de Logon ? e brezhoneg). Le manoir et le domaine furent ensuite vendus comme biens nationaux en 1793 et rachetés un siècle plus tard par les Rosmorduc dont ils sont, encore aujourd'hui , propriétaires.
Chapelle Sainte-Marguerite. Cette agréable chapelle, largement restaurée en 1890, est dédiée à Sainte Marguerite d'Antioche et située à 600 m du domaine de Rosmorduc.
Elle était très réputée pour sa fontaine, insérée dans la façade de l'édifice, censée apporter la fécondité. On venait de loin lors de du pardon pour profiter des bienfaits de la patronne des lieux, résurgence certaine d'un ancien culte pré-chrétien.
Lavoir alimenté par l'eau de la fontaine.
Chapelle Saint-Jean-Baptiste. Édifiée sur les anciennes terres des Rosmorduc, elle est située à 2 km du manoir, au lieu dit Kersinic (Hameau de(s) petit(s) ? e brezhoneg), et date du XVIIe siècle. Son portail d'entrée porte leurs armes " d'argent à trois roses de gueules, boutonnées d'or ".
Chapelle Saint Armel ? Une troisième chapelle s'élevait autrefois entre celle de Saint Jean Baptiste et la Pointe du Château, mais déjà en ruine au Moyen-Âge, il n'en reste plus aucune trace, exceptée dans les noms de champs, où près de la fontaine Saint-Jean, sise près de l'anse de Pennfoul (Entrée du trou e brezhoneg). On trouve ainsi un toponyme "parc an ilis", littéralement : le champ de l'église.
Fontaine Saint-Jean de Pennfoul.
Croix des Douzes Apôtres. Également connue sous le nom de menhir christiannisé (bien que ce ne soit aucunement le cas) de Rungléo (colline brillante e brezhoneg) et réalisée au Moyen-Âge, cette curieuse croix est érigée à 300 m seulement de l'allée qui mène à Rosmorduc. Sculptée en bas-relief, elle présente les douze apôtres répartis en trois registres et le Christ bénissant de sa main droite et tenant une sphère sous son bras gauche.
Elle n'est pas unique en son genre en Bretagne, on en recense 2 ou 3 du même genre. Il s'agirait en fait d'une sorte de "pense bête" pour sculpteurs leur permettant de ne pas se tromper dans l'attribution des caractéristiques de chaque apôtre.
Îles du Bendy. À l'extrémité nord-ouest de la presqu'île, les deux petites îles, du Bendy (pointe de la maison, mais une pointe à côté porte le nom de pointe du chien ? e brezhoneg) superbes, désertes et facilement accessibles à pied à basse mer, constituent un paisible lieu de promenade.
La plus grande des deux îles possède des retranchements en éperon barré, fortification gauloise qui servirent parfois jusqu'au au Moyen-Âge. Protégée par sa falaise sur les côtés, elle conserve toujours les doubles levées de terre pouvant atteindre 5 mètres, aujourd'hui recouvertes de végétation, qui en défendait l'accès.
En juillet 1869, la Marine impériale voulut y créer de toutes pièces un port destiné au stockage et à la redistribution du charbon vers l'arsenal et les bâtiments de la flotte. Le conseil municipal de Brest s'y opposa et la guerre de 1870 enterra définitivement ce projet saugrenu.
Vue du port de nuit.
Krog-e-bars, au mouillage à Pors Beac'h
Pêcheurs, ostréiculteurs, mytiliculteurs constituent toujours des corps de métiers existant sur cette commune. Quelques agriculteurs y sont également toujours en activité. Il faut noter qu'historiquement, certains habitants de Logonna avaient la particularité de partager cette double casquette de marin-paysan, embarquant à la pêche, en période de drague de la coquille Saint-Jacques notamment, et pratiquant l'élevage et les cultures le reste de l'année.
Marin-pêcheur regagnant le port à la godille.
De nombreuses épaves aux membrures décharnées témoignent encore de ce passé et finissent de disparaître ça et là le long du littoral logonnais.
Vieilles cabanes noires de pêcheur et tuiles témoignent elles aussi de ce riche passé.
Tuiles servant au captage d'huîtres.
Quelques vielles cabanes de pêcheurs.
Dans les années 80, les habitants de Logonna-Daoulas furent les instigateurs d’une fête maritime qui se déroulait à Pors Beach et qui accueillait des vieux gréements. Trois éditions eurent lieu, 1980, 1982 et 1984.
Du haut du mat d'un coquillier.
Devant le succès phénoménal de ces fêtes, il fallu trouver un autre site et ce fut Douarnenez à partir de 1986 puis Brest qui pris la relève en 1992. Depuis le travail de mise en valeur du patrimoine maritime continue, et de vieux bateaux qui auraient disparus de nos côtes sans cela, sont remis en état ou reconstruits à l'identique pour le plaisir des yeux, de la navigation et des anciens gestes. Du bel ouvrage souvent.
Depuis Pors Beac'h a accueilli d'autres évènements, diverses fêtes locales, en l'an 2000, pour fêter le millénaire une réminiscence des "En dro d'ar mor" d'origine, et voilà maintenant 2 ans que le port accueille le festival "Escale à Logonna", dont la prochaine édition aura lieu en 2011.
Louis Bertignac en Show lors de l'édition 2009 de "Escale à Logonna", .
Durant la deuxième guerre mondiale, le Moulin servit d'hôpital pour les officiers allemands, et une histoire raconte sur la commune que lors d'un raid contre trois monuments bretons dont le château de Trévarez et Moulin-Mer, le pilote, originaire du coin (l'Hôpital-Camfrout je crois) aurais volontairement raté sa cible afin de ne pas endommager le moulin.
Moulin-Mer au temps de l'école des officiers mariniers (origine de la photo inconnue)
Le Moulin fut ensuite un bar-restaurant-dancing et même bowling, mais depuis quelques années il est à l'abandon, malgré un rachat par des promoteurs. Tristement, le bâtiment se dégrade.
Le port qui jouxte le moulin, a lui aussi perdu la plus grande partie de son activité professionnelle. Seuls quelques ostréiculteurs l'utilisent encore. Mais les bateaux des plaisanciers ont remplacé les nombreux sloops, gabares qui emplissaient le lieu au temps où la voile était reine.
Pour les plus courageux qui longeraient la grève vers l'ouest et la pointe du Bendy, vous pourrez y découvrir les traces des anciens sentiers empruntés par les goémoniers afin de récolter le algues qui permettaient d'amender les sols. Les incessants passages de leurs charrettes ont creusé la roche, y laissant leur empreinte. On devinera ce chemin longtemps encore sur l'estran.
Pointe du Château.
Garrec du (Rocher du Noir [mais celui là c'est un brun barbu !] e Brezhoneg).
À l'instar de la croix des douze apôtres qui n'est pas un menhir, la pointe du Château, parfois réputé pour son tumulus, n'en est pas un ! Mais c'est bien d'un ancien camp retranché dont on trouve ici les traces, le "tumulus" formant l'une des deux murailles, la microtoponymie des noms de parcelles l'entourant confirment d'ailleurs cette hypothèse et l'ancienneté de cette structure.
Clemenec'hy. (colline du monastère e brezhoneg)
D'après la légende, Saint Onna ou Monna vint d'Irlande dans une auge de pierre. Certains disent qu'il débarqua à l'anse du bourg et que l'on pourrait toujours voir son "navire" au village de Porsisquin. D'autres racontent que son installation fut laborieuse. Ayant quitté son auge de pierre, il se mit à parcourir la presqu'île afin d'y trouver un endroit propice à l'édification de son église.
Curraghts à Rinvyle (Irlande)
Il s'arrêta un instant à Gorre-ar-C'hoad, qui n'était cette lointaine époque qu'un bois touffu de chênes séculaires. Mais comme il avait appris en chemin que Clemenech'y était le centre du monde (Clemenech'y zo keriz ar ber, ma gradez ket, kit da welet - Clemenech'y est le centre du monde, si vous ne le croyez pas, allez-y voir).
Il se décida à y construire son oratoire. Or il advint que chaque matin, les maçons trouvaient détruit leur ouvrage de la veille. Saint-Monna dut se rendre à la triste évidence que les pierres étaient charmed (ensorcelées) et que le diable était en train de lui jouer un de ses mauvais tours.
Profondément découragé, il fit atteler un charriot de deux bœufs, le fit remplir de pierres et laissa errer l'attelage à son gré.
- Là où les bœufs s'arrèterons, dit-il, je bâtirais mon église. Cette promenade à travers bois, landes, guérets dura des jours et des jours. Dans un endroit recouvert de ronces où s'élève aujourd'hui l'église de Logonna, les bœufs se couchèrent épuisés, sans doute vaincus par la fatigue.
- C'est-là, dit Saint-Monna, le lieu que Dieu a choisi. Mais ayant parcouru l'horizon, du regard, il vit avec stupeur que de cet endroit il ne pouvait plus apercevoir l'église de sa sœur Sainte Non (l'église de Dirinon).
Alors Sainte Non le consola avec des mots restés célèbres :
Graet la di, eus toll va der me velo da hini (Fais ta maison où tu veux, de ma porte, je verrai toujours la tienne).
'texte anonyme expédié à la mairie de Logonna par un M. Baron.
À noter que cette légende des bœufs attelés se retrouve dans plusieurs communes bretonnes et que celle des navires de pierre vient des auges qui auraient servi à faire la cuisine dans ces bateaux de bois et de peaux qui devaient ressemblaient aux actuelles curraghts irlandais.
Clémenehy est en tout cas le lieu le plus élevé de Logonna, son nom qui vient de (Cle ou kleuz + menehy) signifie "La colline du domaine monastique ou les talus du domaine monastique. On y trouve de nombreux noms de champs portant encore le nom de liors (jardin), le vieux jardin et le jardin étroit étant situé près d'une fontaine en pierres sèches qui semble très ancienne. Les toponymes attestent aussi de la présence d'un ancien moulin à vent.
Fontaine de Clemenehy.
Diaporama de photos de Logonna :